Oreste : Mes hommages à ma reine.
Clytemnestre : A qui ai-je l’honneur ? Qui es-tu, adolescent qui demande à me voir avec tant d’empressement ?
Oreste : Mon nom est Pylade. Je viens du littoral, de Phocide.
Clytemnestre : Aux confins du pays – n’y suis jamais allée.
Oreste : C’est une belle région.
Clytemnestre : Trop loin. Trop rural. Trop littoral.
Oreste : Le soleil y est fort, la mer aussi, le vent aussi. La nature est entière et ne triche pas. C’est pourquoi l’on s’y sent un parmi les choses.
Clytemnestre : Oui ?
Oreste : On s’y sent bien.
Clytemnestre : Que me veux-tu ? Attends un moment. (Elle appelle) : Nourrice ? (La nourrice apparaît. Clytemnestre va vers elle. Bas). Va me chercher Egisthe avec trois ou quatre hommes de main. Je ne suis guère sûre de ce jeune homme.
La nourrice : Vous laisserais-je seule avec lui, Madame ?
Clytemnestre : Oui, je vais le questionner. Mais ne traîne pas.
La nourrice sort.
Clytemnestre : J’ai demandé qu’on vous apporte une bassine pour vous laver les pieds. Après une longue marche, il est bon de tremper ses chevilles dans de l’eau tiède, avec des huiles essentielles. Du marron d’Inde et de l’ilang-ilang. C’est bon pour la circulation.