Paul est un jeune appelé qui a quitté le village de pêcheurs de son Nord natal pour effectuer son service militaire en Provence. Une nuit, il est retrouvé mort carbonisé dans la caserne.
Sa mère, puis son frère, vont chercher à connaître la vérité sur la mort de Paul : meurtre ? accident ? suicide ?
Mais ils se heurtent à des gradés qui confondent le théâtre et la réalité, à un aumônier pour le moins singulier et à une directrice de communication qui a plus d’un tour dans son sac pour noyer le poisson…
Dans ces conditions, la vérité pourra-t-elle se faire ?
Il y a quelques années, dans une caserne du sud de la France, un jeune appelé mourait en pleine nuit, carbonisé.
L’affaire fit un peu de bruit (il faut dire qu’on était dans un contexte médiatiquement porteur : c’était pendant l’affaire des disparus de Mourmelon), puis assez vite on n’en parla plus.
Mais moi, ce fait divers a continué à m’habiter, et des personnages, réels ou imaginaires, se sont mis à naître, à vivre, à parler, à bouger, à mourir… Il y avait ce jeune appelé, que j’ai appelé Paul ; assez vite il a eu un frère, une mère ; et puis l’institution militaire, incontournable, et puis, et puis… huit personnages au total. Un octuor de théâtre. Je les ai écoutés, je les ai regardés. Des espaces se sont dessinés, une géographie s’est trouvée, des modes de langage se sont imposés. Quelques mois plus tard, Dédicace était écrite.
C’est Paul, le héros de la pièce, figure du Juste immolé sur l’autel du sacrifice, qui a décidé de la structure de la pièce : il m’est apparu, au cours de l’écriture, que si je me devais d’être précis sur un certain nombre de données drama-turgiques (l’intrigue, les lieux, les personnages), je pouvais en revanche (je devais) assumer deux libertés : celle du temps et celle du statut vivant/mort concernant Paul.
Concernant la question du temps, l’ordre des scènes n’est donc pas nécessairement chronologique. Au sein d’une même scène, le temps peut également se feuilleter. Quant à Paul, il est là, tout simplement. Parfois il est vivant, parfois il est mort, mais il est là, de toute façon, personnage de théâtre, corps-voix subjectivement vivant.
Laurent Contamin
Personnages : 6 hommes et 2 femmes ou 5 hommes et 3 femmes.
Création dans une mise en scène d’Olivier David au Théâtre de l’Aventure, Ermont (95) le 30 avril 2004, Compagnie Fond de Scène.
Mise en lecture au Magasin, Centre d’Art Contemporain de Grenoble, par Enzo Cormann, en 1997, par l’auteur en 1998 au Théâtre Essaion, Paris et par le collectif A Mots découverts au Théâtre du Rond-Point, à Paris, en 2009, sous la direction de Pierre-Yves Desmonceaux.
Texte sélectionné par le comité de lecture des Ecrivains Associés du Théâtre en 2008.
Réalisation J-Mathieu Zahnd, novembre 1999 – France Culture, RFO et RFI 1999
Dédicace, de Laurent Contamin
Editions L’Harmattan – Coll. Théâtre des Cinq Continents, 2004
ISBN 2-7475-6370-7
12 € - 118 pp.
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Dédicace est le premier volet d'une "trilogie de la liberté" dont les deux autres volets sont Sténopé et Hérodiade > blog